Mercred1 28 Févner.: la Journée la plus froide de la semaine. A l' observatoire de la Ferme aux Grues dans la Marne, iI est 6 h 30. Le jour se lève : Pierre Chevrier et Roland Mehl, photographes amateurs de Hagondange, sont installés dans un affût : une cabane de 2,50 sur 2 m et d'une hauteur sous plafond de 1,50 m. Position assise obligatoire avec pour consignes de la LPO (Ligue de protection des oiseaux), de respecter le silence, de communiquer par gestes, de ne pas sortir, de ne pas laisser dépasser de la cahute l'objectif de l'appareil photo . Pour revenir avec ces clichés excep­tionnels de grues cendrées en halte à proximité du lac du Der. ils planqueront pendant dix heures dans un froid gla­cial «il faut vraiment être cinglé pour aller faire des photos dans ces condi­tions ». conte Pierre Chevrier qui a accepté de partager ses instantanés. Dix heures à - 11 ° C. au cours desquel­ les Roland et Pierre ont contourné les règles du jeu : les objectifs dépassaient l' affût, « on a parlé presque tout le temps ». Elles sont pourtant venues, les grues. quasiment sous leur fenêtre. À 8h30. touiours rien. « Si ce n' est un faisan. des bruants jaunes et des vanneaux. On aperçoit quelques grues. au loin, mais il faut attendre 10 h 30 pour les voir arriver toutes ensemble. li y en avait peut-être 400 ou 500. Certai­nes étaient posées à 2 m de l'affût. " Nous, à cette heure-là, malgré l'équipement , on est gelés " Les deux photographes mitraillent avant la pause déjeuner vite écourtée. « Le sandwic h de Roland était gelé, ma salade piémon­ taise aussi, et on ne pouvait pas boire. Tout était gelé.» Ils persévèrent. De retourà Hagondange. Pierre a 500 clichés. À la Ferme aux Grues, les oiseaux, de retour de la migration font halte sur des terres mises à leur dispositio n. Ils reprennent des forces sur des terrains agrainés afin de préserver les cultures environnantes. « C'est passionnant de les entendre. de les voir d' ' aussi près . Cet oiseau est impressionnant. Il fait au moins 1, 50 m de haut et son envergure est de plus de 2 m ». commente Pierre, plus conna isseur des petits oiseaux de Lorraine et du martin pêcheur, son oiseau fétiche. 17 h 30. L'équipage lève le camp avec une heure d'avance. « Roland n'en pouvait plus, il est sorti. Toutes les grues se sont envolées et les observateursdans les au res affûts ont fait de même.»